“What if they bomb here tonight?” di Samir Syriani (Libano, 2024, 17’) ha vinto il premio della Giuria Giovani Francofona del Bref International Short Film Festival, che si è tenuto a Plus dal 23 al 27 aprile. La giuria, composta dagli italiani Elisabetta Pala, Lia Tamburriello, Massimo Padalino e Arnold Mezini, dagli svizzeri Victoria Piaget e Cédric Bobst, dai francesi Noé Tallaron e Solveig Carnajac e dai belgi Nisri Nahi e Joachim Wéry, ha vissuto il festival organizzato dall’associazione Aiace VdA per cinque giorni, visionando tutti i film in concorso e partecipando a corsi formativi coordinati da Sara Colombini.
Tra le attività proposte, un workshop dedicato alla comunicazione social di eventi come i festival del cinema, con un focus particolare sull’utilizzo dei social, dalle stories ai reels, in collaborazione con la redazione di AostaSera e incontri dedicati alla scrittura critica cinematografica insieme ai critici Caterina Bogno di FilmTv, Manlio Gomarasca di Nocturno Cinema e Giada Sartori di Birdmen Magazine e Filmaltrove.

I giurati hanno inoltre assegnato una menzione speciale a “De Sucre” di Clàudia Cedó (Spagna, 2024, 20’) e il premio SuperBref a “Al termine della notte” di Lorenzo Sartor, Tommaso Rollè e Antonio Sartoris (Italia, 2025, 5’).

“What if they bomb here tonight?”: Premio Giuria Giovani Francofona
What if they bomb here tonight? di Samir Syriani (Libano, 2024, 17’)
Il trailer: https://drive.google.com/drive/u/0/folders/1ftL3jIsTprTxd1J6vRu8duVHTZj0y0gv
Comment parler de la guerre en 2025 sans la montrer? “What If They Bomb Here Tonight?”, réalisé par Samir Syriani et projeté au Bref International Short Film Festival où il a gagné le prix du jury critique, a su toucher le Jury Jeune Francophone par son approche aussi tendue qu’originale. Ce court-métrage libanais de 16 minutes nous plonge dans un huis clos nocturne sous haute tension, où la menace des bombardements plane en permanence au-dessus de Samir et Nadyn (jeune couple à l’écran comme à la réalité, c’est à se demander si ce n’est pas leur propre maison qui fait le décor de ce film) n’arrivent pas à dormir puisque le bruit des avions militaires israéliens les en empêche.
Le spectateur est tenu en haleine tout au long du film: chaque son, chaque silence, chaque champ-contrechamp nous prépare à l’éventualité d’une bombe qui tomberait à tout instant. Dans une maison moderne faite de baies vitrées – « tu as décidé d’une architecture d’intérieur d’un pays developpé dans un tiers monde », lance Nadyn à Samir dans un éclat d’ironie amère – un couple tente de survivre cette nuit, tout en essayant de ne pas réveiller leurs enfants qui dorment paisiblement dans la pièce voisine. La peur est omniprésente et amplifiée par la musique de fond (un son en crescendo simple et inquiétant ), mais elle se manifeste différemment pour chaque personnage.
Samir est gagné par une anxiété irrationnelle: il s’acharne sur les vitres, cherchant désespérément à en tester la solidité, pendant que Nadyn tente de rationaliser la situation, plus préoccupée par le sommeil de ses enfants. Ce décalage entre la psychologie des deux personnages et leurs discussions frôlant l’absurde fait tout l’intérêt de ce film. Ces différentes dynamiques questionnent notre propre rapport à la peur. À force de vivre dans l’attente du pire, comment garder un sens des priorités cohérent? Peut-on vraiment s’habituer aux bombes? À travers ce portrait nocturne, Samir Syriani interroge la résilience: celle des personnages, mais aussi celle de toutes les personnes habituées à vivre dans l’ombre de la guerre. La force du film réside dans ce paradoxe poignant: traiter de la guerre sans en montrer les images, mais en en faisant sentir l’absurdité, l’épuisement, et l’humanité profonde.
La jury des jeunes francophones souhaitait également décerner une mention spéciale à un film qui nous a beaucoup émus par la délicatesse de son écriture, sa sensibilité et son thème. Merci à Claudia Cedo de nous avoir offert son film Du Sucre.
“Al termine della notte”: Premio SuperBref (al miglior corto di durata inferiore ai 5’)
“Al termine della notte” di Lorenzo Sartor, Tommaso Rollè, Antonio Sartoris (Italia, 2025, 5’)
“Si vous répétez un mensonge suffisamment longtemps et de manière suffisamment convaincante, les gens finiront par le croire.” – Ces mots, écrits le 12 janvier 1941 dans Das Reich (hebdomadaire de propagande nazie fondé par Goebbels), montrent comment le gouvernement peut manipuler facilement la vérité. Du 23 au 27 avril durant la première édition du festival international du court-métrage sur le thème de la Résistance, Bref à Aoste, l’équipe du jury des jeunes francophones a décidé d’attribuer le prix du meilleur court-métrage de la catégorie SUPERBREF à Al termine della notte.
Dans ce film de 5 minutes fait en “found footages” (c’est-à dire des images trouvées, qui n’ont pas été créé pour le film) réalisé par trois réalisateurs italiens du nord de l’Italie, étudiants en cinéma, ils mettent en parallèle un discours du 24 juillet de Benjamin Netanyahu au congrès des États Unis et des images contemporaine de ce qui se passe en ce moment en Palestine. Cette confrontation vient montrer l’absurdité de ses propos et les mensonges que le gouvernement israélien partage aux américains et au reste du monde. Il est difficile de ne pas être touché par des jeunes qui ont voulu être porte-parole d’un thème, un génocide qui ne les atteint pas directement. Le court-métrage vient nous questionner sur le sens des images, des propos et sur le fait que celui-ci existe est déjà un acte de résistance. Un aspect à relever est le petit budget du film. En effet, ce n’est pas un défaut mais une preuve de solidarité face à cette horreur.
Le film vient assez justement y intégrer des images du film “Nuit & brouillard”, un court-métrage de 1956 du réalisateur français Alain Resnais qui montre les conséquences de la Shoah, pour faire une comparaison provocatrice avec la brutalité de l’holocauste et le massacre du peuple palestinien.
Malgré la manipulation des images par les médias, le but des oeuvres comme Al termine della notte est de mettre en lumière une vérité tragique qui mérite d’être vue.
Il progetto della Jury des jeunes francophones è stato realizzato in partnership con Alliance Française, Film Commission VDA, AostaSera, FilmTV, Nocturno, Birdmen Magazine, Filmaltrove e con il patrocinio dell’Università della Valle d’Aosta – Université de la Vallée d’Aoste.