Le leader nord-américain des villages de vacances, le colosse canadien Intrawest, est en train d’implanter son premier village touristique de montagne, tout près de Bourg Saint Maurice, en Haute Savoie.
Depuis des années toute la vallée de l’Arc connaît une vague immobilière sans précédents.
Au dessus de la commune de Bourg, à des altitudes différentes, quatre villages ont successivement vu la lumière: Arc 1600, en 1968, Arc 1800, en 1974, Arc 2000 (avec l’annexe Club Méditerranée), en 1979, et Arc 1950, en 2003.
Intrawest réalisera, à l’intérieur d’Arc 1950, qui peut déjà compter sur 20.000 lits, Edenarc 1800, un hameau qui, avec ses 1800 lits, pourra bénéficier de l’infrastructure commerciale et des services existants.
Si la plupart des villages alpins ont connu une croissance progressive, échelonnée sur plusieurs générations, Arc 1950 est né pour donner tout à fait la même impression, même si quelques années seulement ont séparé sa conception de la fin des travaux. Plus de 500 appartements, dont le 90% a été acheté par des Britanniques, Irlandais, Américains ou Canadiens, ont déjà été réalisés, et ils deviendront 790 vers fin 2007.
Quant à Edenarc 1800, il ne s’agit pas seulement d’un complexe immobilier, érigé dans le respect des traditions architecturales savoyardes: on prévoit aussi la possibilité d’aménager les espaces, en été et en hiver, pour les différentes exigences des touristes, avec piscines, hammam, sauna, auditorium, salles de détente, garderies.
Tout autour, une multitude de commerces, bar et restaurant qui vivent tous au même rythme centré sur le business touristique. Les quatre villages son reliés entre eux avec des services gratuits de navette.
Il s’agit d’une formule de développement touristique bien différent de celui qu’on connaît dans notre région.
Une étude sur la réorganisation des remontées mécaniques en Vallée d’Aoste, commissionnée par la Région à « Ermes Ricerche », et publiée en mars 2005, soulignait les différences qui existent entre les deux principaux modèles de développement touristique qui fleurissent dans les Alpes: le ?Community Model?, typique des stations de ski italiennes, suisses et autrichiennes, et le ?Corporate Model?, qui s’est développé en France et aux États Unis.
Si le ?Community? se base sur l’activité d’une multiplicité d’opérateurs indépendants et de petites sociétés de gestion, incapables de mobiliser des économies à la grande échelle, mais dotés d’une forte identité culturelle et territoriale, le ?Corporate? offre un modèle de gestion unique, de type sociétaire, dans le quel simplement quelques société, où même une seule, garantissent le contrôle de l’entière filière de production de services.
Dans ce cas, la capacité d’adaptation au marché est meilleure, tout comme la pluralité et la variété des services offerts, mais le lien avec le territoire est bien plus artificiel.